Comment faire si vous détestez le réseau ?

 
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« Il faut faire du réseau ». Ce mot suffit à vous donner des boutons. Ça veut dire quoi concrètement ? Vous comprenez vaguement que cela consiste à enchainer des rendez-vous pour parler de vous. Et cela ressemble à un long chemin de croix pour tout le monde … Comment faire si vous détestez le réseau ?

L’origine du dégout 

« Je n’ai pas de problème pour aller vendre un projet pour mon entreprise mais je n’y arrive pas pour moi. »
Le problème, c’est qu’il s’agit de vous. Vous voici sous la loupe, objet de jugements croisés. Le vôtre d’abord, et il est cruel. Si vous devez faire du réseau, c’est parce que vous êtes en transition, et donc en pleine période de doute. Le jugement des autres ensuite : vous êtes évalué comme un objet, en quête de reconnaissance, en risque de rejet. Cela vous est insupportable et c’est bien normal : vous avez besoin d’un sens que vous ne trouverez qu’en vous-même.

Le poids de la demande

« J’ai un beau réseau mais je n’ai pas envie d’importuner les gens. »
Il est plus facile de rendre service que de demander un service. On devrait tous s’en souvenir quand on hésite à appeler. Oui, demander conseil à quelqu’un, solliciter son expertise, ses connaissances ou son regard est un cadeau qu’on lui fait. C’est le signe qu’il a de la valeur. Et nous avons tous besoin de nous rassurer dans le regard des autres…

Une demande juste

« Je sens bien qu’ils ne savent pas trop comment m’aider… »
Le problème ? C’est que notre demande est démesurée. Nous attendons du réseau qu’il nous dise « où l’on se situe et ce qu’on vaut sur le marché ». A charge pour lui de nous repositionner ! Vous détestez le réseau à juste titre : vous ne pouvez pas lui demander ça et vous le savez intuitivement. C’est à vous qu’il revient de mener un travail réflexif sur votre motivation pour la prochaine étape. Le réseau n’est qu’un formidable relais pour réussir cette étape.

Êtes-vous une donnée informatique ?

« Bonjour xxx,

Nous vous remercions de la confiance que vous nous témoignez en nous adressant votre candidature pour le poste de Team Manager H/F. Nous vous confirmons que votre candidature a été transmise à l’équipe en charge de ce recrutement et sera étudiée dans les meilleurs délais. Sans nouvelle de notre part sous 15 jours, veuillez considérer que votre candidature n'est pas retenue. »
Vous détestez le réseau, OK. Et rédiger des lettres de motivation, vous aimez ?
Vous pouvez confier votre carrière aux logiciels de recrutement et attendre qu’ils vous matchent avec un poste. Arrosez le net de vos CV et vous serez réduit en données informatiques. Recruter ou chercher du travail est devenu une plaie pour tous car on a oublié que c’est avant tout une formidable aventure humaine. On a standardisé à gogo l’envie de travailler ensemble et on a appelé ça « le recrutement »…

L’aventure humaine

« J’ai besoin de travailler avec des gens qui sont sur la même longueur d’onde que moi. »
Et si on revenait au pouvoir de l’alchimie humaine ? Il serait question de motivation et d’impact, de vocation et de sens. On parlerait de valeurs et d’émotions.
Au lieu de s’adapter au marché, on irait voir ce qu’on a au fond des tripes. On comprendrait pour quoi et pour qui on a envie de se lever le matin dans les prochaines années. On ne s’userait plus les yeux sur internet pour savoir comment rédiger une lettre de motivation. On n’aurait pas besoin d’apprendre comment se tenir dans un entretien de recrutement, comment regarder son interlocuteur, comment placer ses jambes, ses bras, ses mains, comment entrer et sortir… Pourquoi ? Tout simplement parce que tout serait vrai. C’est ça le réseau. 

On arrête tout !

« Ça a fait tilt et on a commencé à voir comment je peux me joindre au projet. »
On a écrit des dizaines de livres pour « gérer » une relation humaine devenue désincarnée. Le réseau est un plaisir si il revient à l’essentiel : rencontrer les personnes qui vous donnent envie et voir si vous avez envie de partager un bout de route avec eux. Ca paraît fou mais c’est aussi simple que ça…
Au lieu de « gérer » la relation, je vous propose de la vivre. Et de passer ainsi de la vocation à l’impact.

Stéphanie Talleux

 
Clarisse Talleux