Corporate : faut-il quitter votre entreprise pour redonner du sens à votre carrière ?

 
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Vous vous sentez à l’étroit dans votre poste : vous avez envie de partir. Les process, les gens autour de vous, le fonctionnement absurde de votre entreprise : vous étouffez dans ce cadre étriqué. « Se casser » est-il la 1ère marche obligée pour retrouver de l’oxygène ?

Les grands groupes sont-ils ringards ?

« Je ne me sens plus aligné avec ma société. Je veux partir pour exercer mon métier comme je pense qu’il doit l’être. »
Fonctionnement en silots, RH concentrés sur les process et pas sur le développement des Talents, petits jeux de pouvoir, angles morts sur la stratégie, éthique décrétée mais inexistante dans la « vie réelle », … L’entreprise est-elle un écosystème propice à l’exercice du métier que vous avez ciselé tout au long de votre parcours ? Membres de CODIR, cadres aux parfaites carrières linéaires, directeurs pour lesquels l’entreprise « a de l’ambition » : vous passez désormais la porte de mon bureau pour répondre au besoin de sens que votre réussite ne comble pas.

Sortie du cadre

« C’est une boite qui m’a fait grandir mais j’ai l’impression que c’est la fin de l’histoire. »
Vous avez développé une vision pour votre métier, vous avez des convictions. Vous avez aussi repéré les dysfonctionnements liés aux querelles de chapelles entre les services, aux pratiques culturelles françaises, à la rigidité du système. Alors comment faire ? Rester et participer à un changement structurel profond ? Encore faut-il en avoir le pouvoir ! Partir et intégrer un structure plus agile et innovante ? En créer une sur-mesure ? Quitter votre entreprise est le chemin le plus logique pour sortir de votre frustration de ne pas faire avancer les choses en interne.

Les lanceurs d’alertes internes

« Je ne comprends pas les décisions prises par la direction : depuis le rachat, nous nous éloignons de l’ADN qui fait le succès de notre aventure depuis le début. »
Vous connaissez bien votre groupe ! Vous avez arpenté ses échelons, ses filiales, ses services... Vous êtes devenu un lanceur d’alerte en interne. Vous êtes le produit d’un processus non maîtrisé de développement des Talents. Une herbe sauvage qui pousse entre les dalles de béton ! Faut-il tondre ou protéger ce miracle ? Vous avez développé une vision grand angle de votre entreprise mais vous êtes aussi le témoin privilégié des zones d’inefficience qui sclérosent le système.

Jeter le bébé avec l’eau du bain ?

« Je n’ai plus envie de passer mon temps à me battre contre les inerties ! »
Vous avez besoin d’évoluer dans un environnement tourné vers l’objectif, avec des gens constructifs, vous n’avez plus envie d’avancer contre vents et marées. Alors, un plan social, un épuisement professionnel à force de vous échiner à rattraper la sauce en permanence, une gouvernance qui va dans tous les sens : il y aura toujours un facteur déclenchant le départ. La goutte d’eau. 

Naissance d’un leadership 

« Les réunions en CODIR ne traitent pas les vrais sujets. Certains monopolisent les débats et prêchent pour leur paroisse. »
On aimerait que l’innovation, la performance des équipes et la relation client soient le moteur des échanges. En réalité si l’humain est le plus puissant levier de création de valeur, il est aussi son principal frein ! Faire son métier, c’est aussi apprendre à faire avec les autres. Avec les collègues qui mettent des bâtons dans les roues, le manager qui ne sait pas manager, le dirigeant qui ne sait pas trancher. Aux compétences de métier, nous devons ajouter des compétences relationnelles pour poser ses limites, recadrer, fédérer, convaincre, combler les déficiences de direction, d’organisation et de management qui ne faisaient pas partie du cursus universitaire il y a 25 ans !

Tracer son chemin 

« J’aimerais qu’on pense à moi pour les enjeux stratégiques de 2017 mais visiblement je ne suis pas dans les petits papiers de la Direction … »
Faire son métier, c’est aussi développer une intelligence contextuelle, et faire levier sur le système. En France, l’entreprise est construite selon un modèle centralisé et à forte distance hiérarchique. Nous avons intériorisé à l’école l’idée que les choses viennent du haut. En réalité, dans l’entreprise, vous pouvez décider de prendre votre place : comprendre les enjeux stratégiques et les forces en présence, la manière dont vous pouvez vous positionner dans l’échiquier, identifier les personnes relais et proposer vos compétences pour participer à la dynamique. On n’a pas besoin d’être un génie pour prendre de la hauteur, il faut changer de logiciel et de posture. Vous n’avez rien à perdre, n’est-ce pas ?

Partir, oui, mais en toute connaissance de cause

« Oui mais je connais mon manager et je sais que ça ne sert à rien d’essayer. »
Vous êtes partie prenante dans le système qui s’est installé autour de vous. Et si vous vous ajustiez d’un cran pour le faire évoluer et tenter d’autres options ? C’est peut-être le moment de quitter votre entreprise pour tester votre approche métier dans un autre cadre, apprendre d’autres méthodes, fertiliser avec des personnes issues d’un univers différents. Vous avez raison : Disrupter votre carrière est créateur de valeur ! Mais claquer la porte sans purger l’option de rester sera toujours comme un caillou fiché dans votre chaussure. 

Partez plutôt en toute connaissance de cause. Vous ne risquez qu’une chose : gagner en leadership en interne. Ou mieux réussir ailleurs !

Stéphanie Talleux

 
Clarisse Talleux